047 Springboot sur frise
Jusqu'à la révolution française, les examens d'histoire avaient lieu en juin (ils se déroulaient dans une salle détruite lors de la prise de la Bastille), mais étaient d'une toute autre difficulté que ceux d'aujourd'hui.
Un professeur très érudit traçait sur le sol de la salle d'examen une frise chronologique constituée de 20 cases. Dans chacune des cases, il marquait une année de l'ère chrétienne.
Bien sûr, les professeurs ne posaient jamais de questions sur l'année en cours ni sur les huit années précédant l'examen, ç'aurait été trop facile !
L'examen se déroulait ainsi : tour à tour, les étudiants parcouraient la frise en marchant et devaient donner (pour chaque case) un évènement important de l'année marquée sur le sol. A chaque bonne réponse, ils étaient crédités d'un point. Inutile de préciser que peu d'entre eux atteignaient le 20/20 !
Il y a peu de temps, suite à des fouilles effectuées lors de travaux de voirie, on retrouva l'une de ces frises, si bien conservée qu'on pouvait encore distinguer les années marquées par le professeur de l'époque.
Ce vestige fût exposé Place de Jussieu à Paris, où deux adolescents lui trouvèrent une autre utilité : équipés de leurs springboots (chaussures à ressorts permettant de faire des bonds impressionnants), ils s'en servaient de marelle. Leurs spingboots étaient si puissants qu'il leur était impossible de rebondir sur deux cases successives !
André et Juliette, inséparables étudiants en mathématiques observaient en silence la scène et s'amusaient à calculer la somme des valeurs inscrites dans les cases où rebondissaient les deux jeunes. Pour décider de celui ou celle qui ferait la vaisselle du dîner, Juliette proposa à André :
- Je prends celui à la casquette rouge et toi celui à la casquette verte. Comptons chacun le score que notre poulain fait sur un parcours de marelle.
- Et alors, interrogea André.
- Celui de nous deux qui obtient le plus petit score fera la vaisselle !
- Et s'ils effectuent le même parcours ?
- Cela ne peut pas arriver, répliqua Juliette, ils cherchent mutuellement à s'impressionner et aucun ne semble vouloir copier son camarade.
- Et si on obtient le même score quand même ?
- Mais ... Je viens de te dire qu'ils ne se copient pas l'un l'autre !
- D'accord, prétexta André, mais deux parcours différents peuvent peut-être donner un même score.
Et les deux étudiants se plongèrent dans leurs calculs, qui les passionnèrent tant qu'ils en sautèrent le repas du soir.
Et selon vous, André et Juliette risquaient-ils d'obtenir un même score ?
solution
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